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LA MARANS NAINE |
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A
l'origine de la race, la variété naine de la
Marans n'existait pas. En effet, les éleveurs de Marans
n'avait alors qu'un seul objectif dans leurs élevages, celui
de perpétuer cette race fermière productive,
rustique, solide, ses très beaux oeufs et dont on voulait
tirer un maximum de rendement pour la région.
Un tel objectif d'élevage n'avait alors, bien entendu, de logique valable que celle de l'utilisation de la grande race et non pas de la naine. Par ailleurs, la plupart des races naines perdent naturellement l'essentiel de leurs capacités économiques en matière de chair, et de ponte surtout; mais cela ne constitue nullement le but à atteindre pour elles, faut-il le préciser. |
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Par contre, la naine présente tous les avantages de sa réduction de taille dans les élevages où la place est comptée ainsi que des atouts esthétiques de par son nanisme.
La
Marans naine a
donc été créée plus tard
ainsi que pour d'autres races et
comme peuvent l'être d'ailleurs toutes les races
françaises. Les premières Marans naines auraient été créées en
Angleterre en 1936, dans le coloris coucou argenté et sans plumes aux
tarses. Quatre variétés de coloris furent admises par la suite en
France et publiées au standard du Bantam-Club Français: noire, blanche, coucou
argentée et noire à camail cuivré.
Le
problème d'une
éventuelle homologation ne se pose pas pour ce qui est du type car le
standard de
la Marans naine doit se montrer, en tous points, rigoureusement
identique à celui de la grande race Marans. Seuls,
les tailles
et poids diffèrent, bien entendu, comme indiqué ci-dessous. Par
contre, les couleurs des Marans grande race ne sont pas toutes
homologuées chez la naine. Actuellement, seules les quatre variétés
noire, blanche, coucou argentée et noire à camail cuivré sont admises
officiellement chez la Marans naine. Les autres coloris devront passer
par la procédure d'homologation de la commission des standards de
l'ANJA.
Rappelons donc à ce sujet que:
Remarquez ainsi que le poids moyen exigé chez la Marans naine est égal à 30 % de celui de la Marans grande race, ce qui en fait plutôt une race demi-naine.
En effet, si l'on se réfère aux écrits de W.F. Entwisle cité par Brandt et Willems notamment, le poids d'une vraie volaille "nanisée" du type Ardennaise ou Braekel par exemple doit être de un cinquième de celui de la grande race correspondante, ce qui dans ce cas, donnerait pour la Marans naine un poids moyen idéal de 0,660 kg, à l'évidence comparable à celui des véritables naines génétiques du type Java ou Sebright.
Concluons, en d'autres termes, que le maintien des naines à leur poids idéal relève d'un engagement de tout instant dans la sélection des souches et que, pour ce qui concerne l'initiative de la création d'une souche nouvelle de Marans naines, la tâche apparaîtra toujours longue, fastidieuse mais enthousiasmante pour les passionnés.
Cette initiative ne peut être recommandée que pour éleveurs très amateurs des naines, patients, prêts à y consacrer plusieurs années au moins.
Développons ci après les différents types de nanismes existants et surtout les difficultés ou les atouts qui peuvent se présenter aux amateurs de Marans naines selon les cas énoncés; tout en sachant que le "vrai type nain" des volailles existantes n'est réellement conditionné que par la présence d'un facteur génétique spécifique et indispensable.
LE NANISME NON GENETIQUE…OU REDUCTION DE LA GRANDE RACE
C'est le cas de figure où les volailles naines ne sont obtenues que par un abaissement de la masse des Marans GR, c'est-à-dire engendré par la seule sélection d'une taille plus faible de sujets nés dans la Marans grande race. En d'autres termes, on utilise une balance afin de repérer les sujets faibles…
Le facteur génétique du vrai nanisme génétique (série dw) étant absent, il n'intervient pas dans ce cas et le nanisme obtenu est relatif et de surcroît il peut être remis en question régulièrement.
L'écart de masse entre le poids de départ du travail et l'aboutissement à la taille d'une naine est tel que l'exploit rend plus ou moins aléatoire les chances d'accès à une situation souhaitée définitive et régulière.
Il s'agit donc,au cas d'espèce, d'un nanisme artificiel, génétiquement parlant.
En effet, les retours ataviques ne manquent pas de se manifester vers un agrandissement inacceptable de la taille de ces "fausses" naines, conduisant à une selection faite de corrections régulières.
N'oublions pas à ce sujet que de tous temps, les éleveurs ont toujours cherché à grossir les races domestiques de volailles vers les 3 à 5 kg à partir des races sauvages originelles, lesquelles étaient toutes des relativement petites…et bien entendu la nature cherche à reprendre ses droits!
Ainsi, s'explique facilement qu'il est toujours difficile de conserver la petitesse souhaitée dans les souches de naines, mais il est tout autant très difficile de conserver leurs masses minimum dans les souches d'un bon nombre de nos volailles lourdes (Marans grande race incluse).
Le problème est du même type. En réalité, c'est toujours cette lutte "contre nature" qui prévaut, aussi bien dans la recherche d'une taille anormalement grande de certaines races que dans la recherche d'une taille anormalement petite des animaux, ces races naines parmi lesquelles figure la Marans…
Ainsi, dans "La Génétique des poules" du Bantam Club Français, J.C.Martin écrit que dans le cas où l'on souhaite nanifier une grande race, il convient de ne jamais utiliser de simples réductions de grandes races mais plutôt de vraies races naines.
LE NANISME GENETIQUE DES VOLAILLES…OU LA VRAIE POULE NAINE
Nous parlons ainsi du "vrai nanisme" des volailles lorsqu'il est question de la présence incontestable dans leur génotype de caractères héréditaires identifiés et précis qui occasionnent une taille réellement très petite dans les souches. Le cas de la Sebright en est un excellent exemple courant.
Le nanisme autosomal: gène (adw)
Ce caractère fut découvert dans une souche de Leghorn en 1973 et réduit la masse des sujets de 30% environ dès l'age de 6 à 8 semaines ainsi que la ponte. Il est dû à un gène autosomal et récessif que l'on nomme (adw).
On ignore aujourd'hui si ce gène intéresse d'une quelconque manière la plupart des différentes races actuelles de naines.
Le nanisme lié au sexe: série (dw)
Différents allèles, tous responsables d'un type de nanisme, ont été mis en évidence à partir de 1949, à savoir les gènes (dw), (dwA), (dwD), (dwM), (dwB), ainsi que le gène (Dw+) rendu responsable quant à lui de la taille normale habituelle des volailles. Les différences entre ceux ci demeurent vagues, incertaines et ne concernent que des détails peu essentiels liés à la petitesse relative des différentes tailles et des tarses.
Le caractère (dwB) est celui qui nous intéresse au cas d'espèce parce qu'il est apparu que c'est lui qui occasionne le "vrai nanisme" des races courantes telles que la Sebright très connue ou encore les Java, Belge naine et autres vraies naines génétiques. Ce facteur est un gène lié au sexe, récessif ; il va donc visuellement disparaître, au moins partiellement, en première génération dans un croisement avec la Marans grande race.
Toutes les vraies races naines existantes comportent donc l'un des facteurs responsables du nanisme, notamment (dwB), lequel sera en tout état de cause récessif dans le génotype.
RECONSTITUTION D'UNE SOUCHE DE MARANS NAINE
Les méthodes:
Dans le but d'obtenir une souche nouvelle de vraies Marans naines, il n'existe que trois méthodes possibles:
1 – Mutation fortuite:
2 – Priorité au nanisme:
Cette solution ne présente qu'un seul atout réel, c'est celui de conserver facilement le vrai caractère "nain" recherché dans les souches puisqu'il est récessif et de ne déplorer que peu de problèmes concernant le danger d'agrandissement des sujets avec le temps. La stabilité de l'état nain est sauvegardée.
Par contre, espérer obtenir à terme une Marans naine, par les croisements d'autres races naines qui n'ont au départ rien de commun avec la Marans, relève de l'exploit et apparaît pour le moins utopique (et comment produire le caractère "extra-roux" indispensable des œufs..?). A oublier tout autant...
Cette sélection, compte tenu des gènes obligatoires à regrouper chez une Marans, relève de l'inaccessible et des chimères!
3 – Croisements de Marans G.R. avec des naines:
Par ailleurs, on pourrait quelquefois être tenté d'user d'autres méthodes moins "catholiques" pour abaisser la taille des volailles avec le temps, par exemple en faisant couver de petits œufs très tard en saison, en nourrissant pauvre etc...dans le but d'affaiblir les reproducteurs ou les jeunes jusqu'à obtenir un nanisme relatif.
Cette initiative peut conduire à terme à certaines déconvenues car, ici encore, le génotype des sujets demeure inchangé et que par conséquent la nature tend régulièrement à reprendre ses droits.
Cette troisième solution semble la plus envisageable, et ce pour la raison suivante:
L'introduction d'un sujet pur Marans dans le croisement avec des naines donne l'occasion, dès le départ de la sélection et théoriquement, de fixer l'hérédité des caractéristiques de la race Marans, œuf "extra-roux" inclus, mais cependant non sans difficultés pour ce qui est de les maintenir scrupuleusement combinées.
Ainsi, selon certaines expériences, il semble que cette sélection de la taille naine idéalement recherchée soit rendue plus difficile par le fait que les sujets nains de ces croisements gardent encore une tendance atavique à grandir. Ceci oblige, dans la sélection, à un suivi quasi constant du vrai nanisme dans son état idéal, mais ces difficultés semblent cependant sans commune mesure avec celles que présenteraient les tentatives de nanisassions non génétiques exposées ci avant.
Cette caractéristique est courante pour un bon nombre d'élevages de naines dont on sait qu'ils doivent lutter pour le maintien de la petitesse de taille recommandée. Il suffit en outre d'interroger les éleveurs de naines eux même, ainsi que les juges officiels qui en observent tous les jours, pour s'en convaincre.
Croisement de Marans G.R. avec des naines:
Le principe consiste à choisir un coq Marans Grande Race en le préférant si possible de la manière suivante:
exigences et buts recherchés:
Choix des poules naines à lui associer:
Conduite de la sélection:
Nous considèrerons, conformément aux expériences effectuées dès 1949, que les races naines utilisées dès le départ sont toutes affectées par un gène type (dw) qui est récessif d'une part et lié au sexe d'autre part.
Par le croisement d'un coq Marans G.R. pas trop lourd avec de vraies poules naines, on obtiendra des sujets hétérozygotes, des coqs notamment, c'est à dire des sujets simplement porteurs à l'état latent du facteur génétique convoité, le nanisme (dwB). On ne conserve pas les poules.
Il n'est pas inquiétant et génétiquement sans importance à ce stade, que les coqs hétérozygotes obtenus puissent apparaître de tailles variables car leur gène "absence de nanisme" (Dw+) est un facteur dominant incomplet donc partiellement influencé par le nanisme latent (dwB). Le choix doit cependant se faire sur les coqs les plus petits car il convient toujours de faciliter les accouplements sur les poules naines.
Il est bien entendu indispensable d'en sélectionner parmi les plus conformes au type Marans, sachant qu'à ce niveau de la sélection la qualité héréditaire "œuf extra-roux", par exemple, nous échappe déjà!
Les coqs hétérozygotes les mieux typés et les plus petits doivent donc être associés à des poules naines (leurs mères par exemple) afin d'obtenir en deuxième génération des coquelets hétérozygotes pour un quart environ, des poulettes grande race pour un quart, de vrais coquelets nains pour un quart et de vraies poulettes naines pour un quart environ.
Ces deux dernières catégories peuvent enfin être accouplées en consanguinité pour constituer des souches de naines théoriquement pures mais pures pour ce qui est du seul gène du nanisme (dwB).
Les problèmes posés à ce stade:
1- La couleur des œufs doit être testée sur ces naines de deuxième génération car elle détermine une transmission ou non du caractère "extra-roux" des œufs provenant de leurs pères.
En quelque sorte, on engage un tri indispensable entre les différents pères utilisés, de par la qualité de ponte de toutes les filles obtenues.
En fonction de ces éléments, on peut donc éliminer les coqs désignés comme n'ayant, à priori et théoriquement, aucune potentialité héréditaire pour l'œuf "extra-roux", et éliminer aussi toute leur descendance testée.
2- Les Marans naines obtenues de ces accouplements ne comprennent théoriquement dans leurs génotypes que, un quart seulement de "sang" de race Marans!. C'est dire ainsi facilement à quel point les difficultés vont se faire jour quand il s'agira, d'éliminer tous les gènes indésirables provenant des naines de races extérieures de départ, de réunir de surcroît toutes les caractéristiques indispensables et typiques de la Marans, à savoir notamment :
- des queues peu développées et non relevées
- des tarses emplumés
- des coloris conformes
- des œufs "extra-roux"
- la silhouette rustique typée etc.
Des impératifs de grande patience, de temps, de place et la qualité d'aventuriers passionnés semblent s'imposer aux éleveurs amateurs qui souhaitent nanifier correctement une grande race existante.
L'utilisation des Marans naines existantes: |
La Marans naine demeure encore assez rare aujourd'hui mais on en trouve dans les coloris Noir-cuivré, Noir-argenté, Coucou-argenté, Froment, Fauve à queue noire, Saumon-doré…
L'utilisation de tels sujets rend la sélection de la Marans naine beaucoup plus accessible mais à la seule condition que les naines utilisées soient de vraies naines génétiques avec présence du facteur (dwB).
Par ailleurs, il semble que certaines naines existantes cumulent certains défauts à propos du coloris trop clair des œufs ou encore de la forme générale du corps qui est encore un peu trop atypique de la Marans.
La forme des têtes, dos, queues par exemple ou la tenue générale plus simplement s'apparentent encore insuffisamment à celle de la race ce qui renforce le mérite des éleveurs dans leur travail de sélection des naines.
Dans les cas difficiles enfin, rien ne doit empêcher de recourir à une "retrempe" avec des coqs Marans grande race par les méthodes décrites précédemment. Ce type de sélection s'avère alors un peu moins problématique comparativement aux cas de l'utilisation de naines autres que la Marans.
Les Marans naines demeurent trop rares aujourd'hui mais le Marans-Club de France compte une douzaine d'éleveurs sérieux rassemblés en une commission d'éleveurs qu'il convient d'encourager et de soutenir, c'est encore l'un de ses objectifs. Les éleveurs intéressés se regroupent sur le forum du MCF à cette adresse : http://marans.editboard.com/
Voir aussi le standard officiel de la Marans naine